Après la thèse

1. Comment valoriser sa thèse ?
2. Quelles sont les compétences développées pendant une thèse ?
3. Quels métiers/postes sont occupés par les docteurs ?
4. Est-ce qu’un docteur gagne bien sa vie ? Quelle reconnaissance pour le doctorat en France ?
5. Comment faire de la recherche ?
6. Peut-on créer son entreprise après un doctorat ?
7. Peut-on se faire appeler docteur / dr. quand on a un doctorat ?

Cela commence dès sa conception et son écriture, et peut passer par la rédaction d’articles scientifiques et/ou grand public, par des communications orales (en colloque ou grand public là aussi, dans des événements comme les Fêtes de la Science ou Nuit des Chercheurs ou autre…), des interventions dans la presse, la radio. Vous pouvez aussi être actif.ive sur les réseaux sociaux et fédérer une communauté de personnes s’intéressant à vos recherches et aux mêmes sujets que vous. La publication d’un ouvrage reprenant tout ou partie de votre thèse est également possible.

Il y en a beaucoup : la communication, l’écoute, l’empathie, l’organisation, la planification, la synthèse, la rédaction, la réflexion, la compréhension, le travail autonome en équipe, l’animation de réunion, l’organisation d’événement, la vulgarisation, la pédagogie, l’argumentation, la capacité à développer et approfondir, le point de vue critique et décalé, la lecture et écriture rapide et efficace, la gestion du stress et du temps, l’utilisation de logiciels spécifiques. Bonus en géographie : la cartographie, la visualisation, la spatialisation des données et problématiques, la lecture de paysage, l’appréhension d’un contexte, la connaissance d’un ou plusieurs territoires. Il faut être prêt à présenter son parcours doctoral à des personnes qui ne savent pas du tout ce que cela représente, donc ne pas hésiter à être précis pour décrire ce que vous savez faire et ce que votre qualification induit !

On retrouve bien sûr l’enseignement à tous les niveaux, mais un doctorant peut tout faire, aucune porte n’est fermée ! Et seul un tiers des doctorants deviennent enseignants-chercheurs titulaires.
Pour les docteurs en géographie sociale/humaine, il y a en général pas mal de chargés de mission ou de projet dans des ministères, des collectivités territoriales, auprès d’institutions ou associations selon votre sujet. Mais tout est possible, il y a des docteurs-boulangers, des docteurs-ingénieurs, des docteurs-bibliothécaires etc. Dans le domaine des sciences dures, le diplôme de docteur permet d’accéder aux postes d’Ingénieur docteur en Recherche et développement dans de grands groupes ou également dans des PME.

Si le doctorat est synonyme d’excellence partout dans le monde, c’est moins vrai en France. Un post-doc gagne entre 1800 et 2300 euros par mois, et souvent votre statut de docteur peut vous permettre d’exiger un salaire un peu plus élevé que la moyenne sur certains emplois, mais pas toujours. Les choses n’avancent pas assez vite depuis la loi du 22 juillet 2013 relative à l’enseignement supérieur et à la recherche où figurait l’insertion professionnelle des docteurs, à la fois dans la haute fonction publique et dans les entreprises. 7 ans plus tard, on parle toujours d’aménager des conditions d’accès spécifiques pour les titulaires du doctorat dans la fonction publique. Du côté des entreprises la reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives reste au stade de l’intention.
Cependant, dans les sciences dures, il existe de très bons postes à pourvoir pour les jeunes docteurs où le salaire net est au-dessus de 2500 euros. Dans le domaine de la R&D par exemple, il y a de nombreuses offres accessibles pour les jeunes docteurs.

Généralement, on peut le faire en étant recruté dans une institution de recherche ou une université. Mais même sans être enseignant-chercheur avec un poste ou un post-doc, on peut continuer d’être rattaché à son laboratoire de thèse, en tant que jeune docteur ou chercheur associé et continuer à participer à des colloques, séminaires, écritures d’articles, projets de recherche, etc. On peut également être “chercheuse ou chercheur indépendant” en menant ses recherches en plus ou en complément d’une autre activité.

Il est tout à fait possible de créer son entreprise après sa thèse. Certains programmes permettent aussi d’accompagner les doctorants pendant leur thèse. A l’échelle nationale on retrouve notamment le programme “pépite” qui permet de bénéficier d’accompagnements et d’aides au lancement. L’objectif est notamment de favoriser la création d’entreprise des doctorants. Dans certaines universités il existe également des programmes d’incubation à l’instar de Global Incubation, Entreprendre par la recherche initiée par Lorraine Université d’Excellence – LUE, piloté par le PeeL et l’Incubateur Lorrain qui permet de sensibiliser, de former et d’accompagner des doctorants au niveau de l’entrepreneuriat.
Il y a également des accélérateurs et incubateurs d’innovations qui mettent en relation les laboratoires et les entrepreneurs.

En France, les docteurs en médecine portent le plus souvent le titre de docteur mais tout titulaire d’un diplôme de doctorat peut se faire appeler docteur. Dans le prolongement du processus de Bologne dont la France, comme 46 autres Etats est signataire, il ressort de ce processus que tout citoyen, détenteur d’un diplôme de Docteur d’une Université́ reconnue, a le droit de se faire appeler Docteur ou « Dr » dans toutes communications formelles, légales et publiées.
Les tribunaux ont statué que la mention de la spécialisation n’est pas nécessaire, sauf dans des circonstances spécifiquement liées à la pratique professionnelle ; à d’autres moments le titre peut être utilisé seul. Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 20 janvier 2009, 07-88.122, Inédit | Légifrance
https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000020256105&fastReqId=704518377&fastPos=1
Le Syndicat National des Hospitaliers Scientifiques a lancé une campagne en 2015 pour sensibiliser le public au droit des scientifiques à utiliser le titre.